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Retour a Paris (Episode 20 et FIN)

aa619f7a1e917f168fe19c12baa88e3c.jpgMe revoilà à Paris dans mon appartement qui me paraît trop grand pour moi seule comparé au petit appartement de ma sœur. Voici la conclusion de cette belle histoire en vue de vous faire partager jusqu’au bout mes périgrinations.

J’ai mangé mon dernier repas hier soir avec mes 2 sœurs, le mari de ma sœur aînée et mon petit neveu. Le dernier restau fut encore une découverte. Ici, on choisit ses plats parmi les différents comptoirs illuminés et garnis par des faux plats, représentant des spécialités chinoises, coréennes, japonaises… Laissant mes sœurs choisir pour moi, elles ont commandé un plat japonais, dont des nooddles froides. De toutes les façons dans l’avion, j’ai pu manger du poulet bien épicé une dernière fois. Les plats sont commandés et payés toute de suite, on vous remet un ticket avec un  numéro et quand c’est prêt, les numéros clignotent sur des écrans plats.

Une fois restaurés, nous rejoignons l’appartement de ma sœur où nous attend son fiancé. (euh oui, pas encore mariés mais ça ne saurait tardé). Il m’attend pour me conduire lui aussi à l’aéroport. Entre temps, ma sœur reçoit un appel de l’épouse de notre père qui tient à me remercier encore d’être venue, et qui souhaite me revoir. Ils veulent faire un cadeau à mes parents, mais pour l’instant, je dis à ma sœur que je ne savais pas quand j’allais leur « parler » et que ça pouvait me prendre un certain temps. Il voulait m’appeler « petit chiot », nom affectueux que les parents donnent à leurs enfants, en Corée, ma sœur savait que je ne saurais être à l’aise avec ça, et me dit que jamais ils ne les avaient appelées ainsi, enfants. Raison de plus pour me mettre encore plus mal à l’aise.

En route pour l’aéroport mon petit neveu s’installe à côté de moi. Celui-ci demanda pourquoi je ne savais dire qu’un mot en coréen : « Merci », « Kommsameda » et il décida de m’apprendre une autre expression, « Je t’aime » dont je n’ai malheureusement pas retenu le mot coréen car trop compliqué. Mais je fus très touchée par ce qu’il essayait de me dire.

Une fois arrivés, j’ai enregistré mes bagages et les derniers flashes crépitèrent pour les photos souvenirs. Je remerciai tout le monde du fond du cœur pour leur accueil très chaleureux et les invitai à Paris quand ils le souhaitaient. Si ma sœur se marie, est-ce que je viendrais au mariage ? Je ne peux rien promettre et je ne pourrais pas revenir chaque année. Ma sœur a pris mon séjour en charge de A à Z, autre point commun avec la coutume africaine (y compris celle de l’Afrique du Nord).En Corée aussi, ce sont les aînés qui prennent en charge les plus jeunes, et alors qu’elle ne me connaissait pas, je n’avais absolument rien payé. C’était de sa responsabilité de grande sœur. J’ai juste pu l’inviter avec son fiancé, une seule fois au restaurant, et ce fut presque une insulte ! Elle s’énervait quand je lui disais que ça me gênait. C’est naturel chez les coréens d’être gentils, je pense car même l’ami, « grand frère » de mon beau-frère, avait appelé pour m’inviter à dîner. De son côté, son épouse aussi avait appelé ma sœur car elle voulait absolument me dire au revoir. Nous n’avions pas eu besoin de parler la même langue pour s’apprécier. J’étais devenue leur belle-sœur aussi. En coréen, grande sœur, c’est Onni, chez les africains, c’est Yaya.

Ma grande sœur avec sa petite voie aigüe me demanda à l’aéroport : « pourquoi tu regardes ailleurs, pourquoi tu ne me regardes pas ? Tu n’es pas contente que nous soyons venus ? »Je me suis confondue en excuses, j’étais ailleurs, et elle allait me faire pleurer. Pour toute réponse, je la pris dans mes bras, très émue car je voyais bien qu’elle était sincère. Non non je ne devais pas pleurer. Ma sœur aussi retint ses larmes, elle se força à me faire ses merveilleux sourires. Avant de franchir les contrôles de sécurité, je leur dis une dernière fois au revoir, la gorge serrée et les yeux rouges : « dis à notre père que je suis heureuse d’avoir accompli son rêve même si je ne suis pas sûre qu’on se reverra un jour… ». Ma voix se brisa lorsque je leur dis : « je regrette juste que mes parents ne vous connaissent pas ». « Ne pleure pas… » ma sœur me dit et je franchis les contrôles de sécurité.

Papa et Maman que je veux préserver de toute contrariété, on verra le moment opportun pour leur parler de mon escapade coréenne. En arrivant à Paris, j’essaie de les imaginer, le 6 juillet 1976, entrain de m’attendre à l’aéroport de Roissy. L’émotion qu’ils ont du avoir en me prenant dans leurs bras pour la première fois. Alors que mon père biologique fut désespéré, et donna peu d’amour à mes sœurs, je reçus et je reçois encore beaucoup d’amour de la part de mes parents. C’est très difficile d’être parents, le métier le plus difficile au monde sans doute. Non,  je n’ai pas manqué d’amour. J’ai eu cette chance. Mais sans amour, on peut devenir aigrie, et il peut être plus difficile de pardonner aux autres, les erreurs, les fautes. Les blessures restent et l’amertume prend sa place.

Quand on a été élevé avec amour, on sait en donner, recevoir, et pardonner. Je ne suis pas parfaite, eux non plus, mais ils m’ont largement aidé à devenir qui je suis. Maintenant que je suis chrétienne, c’est encore plus facile de les aimer avec l’amour de Dieu.

Grâce à Dieu, j’ai eu une vie de princesse comparée à mes 2 sœurs et je le réalise aujourd’hui plus que jamais. Je ne dois pas l’oublier, quelques soient les déceptions, et les difficultés, Dieu ne m’a jamais abandonné (Hébreux 13 :5) et ne m’abandonnera jamais.

FIN

Commentaires

  • Quel beau récit! quelle émotion !
    tu as parfaitement su nous transmettre ton périple, tes rencontres, tes réflexions, tes aventures ....
    J'ai souvent eu le sourire aux lèvres, quelques larmes dans les yeux dues à l'émotion que m'a procuré ton récit.
    Tu as franchi une grande étape, j'admire ton courage et ton recul par rapport à la situation...

    Patricia

  • Well, ou commencer?
    c drole ms qlq part en lisant ton recit, je me suis reconnue (meme si je n'ai pas ete doptee) ou plutot je savais parfaitement de quoi tu parles a propos des "asiats" etc...
    Ce genre d'aventure ne fait que renforcer nos personalites. Et moi qui croyait que l'histoire de ma famille etait digne de Dallas. C drole, j'ai tjrs pense a l'ecrire, ma d'ailleurs me le demande svt, ms je n'ai jms ose. Je vais y reflechire maintenant.
    Ms je suis curieuse d'en savoir plus! tu l'as dit a tes parents? tu vas y retourner? ils vont venir en France?
    Qt a ta foi, je ne peux commenter. Je suis boudhiste ms je crois au destin, au karma et a la reincarnation.
    c'etait ecrit...
    a tres bientot a Paris ou a Londres!

    L.

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