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  • H en Corée (Episode 10)

    Ne m’en veuillez pas si je ne vous raconte que les événements essentiels de ce qui s’est passé car  sinon le blog va se transformer en livre. Sachant que rester devant un écran d’ordinateur plus de 45 mns abîme la vue, je ne voudrais pas que mes lecteurs deviennent aveugles en suivant mes aventures !!!

    Mon amie H m’annonça qu’elle partait pour la Corée pour plusieurs mois. C’était l’occasion pour moi de donner des petits cadeaux à tout le monde, de laisser des lettres et des photos.

    Je n’étais pas prête à aller en Corée et j’écrivis à mon père biologique que nous v nous verrions sans doute un jour au paradis.

    Les raisons pour lesquelles je pensais cela étaient les mêmes qu’aujourd’hui : protéger mes parents, ne pas les trahir, ne pas leur faire de peine, ne pas leur mentir. Ce sentiment ne peut être compris que par des adoptés eux-mêmes.

    H rencontra d’abord ma sœur, qui lui parla longuement d’elle. Elle ressentait un sentiment d’infériorité à mon égard. Se comparant à moi :

    - Moi je vis seule, elle, elle ne travaille plus depuis son retour en Corée, à cause de son fiancé. (Et je lui ai posé la question si c’est de culture coréenne, non apparemment c’est ma sœur qui est tombée sur un matcho ;-))

    - Je voyage pas mal, et je suis indépendante, alors elle a l’impression que j’ai de l’argent. - Et puis sa vie n’a rien en commun avec la mienne. Enfin presque, on vient des mêmes parents, on est sorties toutes les deux par le même utérus.

    Je voulais qu’elle vienne me voir à Paris, mais elle expliqua à H qu’elle se voyait mal le dire à "notre père"  alors que lui toute sa vie il avait rêvé de me rencontrer.

     

    A suivre...

  • Problème de Famille (Episode 9)

    Je me souviens que durant l’été 2006, la coupe du Monde battit son plein et qu’il fut question des Bleus, de la Corée. Je ne sais plus s’ils jouèrent les uns contre les autres mais évidemment si on me demandait pour qui je tenais, je répondais les Bleus ! Quelle question ! (Alors qu’en 2002, lors de la coupe du monde à Séoul, mon petit ami d’alors soutenait mordicus les coréens qui étaient en quart de final).  Ma sœur, elle, se levait la nuit pour regarder les matchs où les français jouaient, sans doute par solidarité avec moi.

    A l’automne 2006, mon père biologique tomba malade à nouveau et dût se faire opérer. Après un séjour à l’hôpital, il resta chez ma sœur aînée un temps puis habita un mois entier, chez mon autre sœur. Les frais de santé coûtant très chers en Corée, ce fut difficile pour mes sœurs de subvenir aux besoins de leur père.

    Ma sœur ne répondit plus ni à mes appels, ni à mes emails et son silence m’inquiéta. Je ne reçus qu’un bref email de sa part à la nouvelle année, me souhaitant les voeux, mais me demandant de respecter son silence pendant un moment.

    Elle m’expliqua plus tard que s’étant disputée avec la belle-mère, elle n’appelait plus son père depuis.

    Je fus très contente de ne pas les avoir encore rencontrés à ce moment-là. Et très égoïstement je me suis dit : « Ouh lala, non seulement, rien n’est facile dans la vie, mais si en plus je dois me farcir les soucis des autres, je n’ai pas fini. » Sérieusement, peu de temps avant, j’avais assisté à une conférence sur les coréens adoptés. Certains avaient expliqué que parfois, eh bien, oui, on se retrouvait dans les soucis familiaux mais qu’il fallait se protéger car ça ne nous concernait pas. Je ne me sentie pas très concernée effectivement. Mais le respect s’imposa…

    C’est ainsi que l’année 2007, commença assez paisiblement, et que ma sœur revint vers moi peu avant le printemps.

     

    A suivre
  • Rencontre en Webcam (Episode 8)

    C’est au printemps 2006 que ma webcam fut branchée et que mon père biologique en week-end chez mes sœurs, put découvrir mon visage animé de l’autre côté de la planète. Moi je m’apprêtais à partir en déplacement professionnel, et toute pomponnée pour le travail. Je ne pouvais pas les voir car mes sœurs n’étaient pas encore équipées de la caméra. A travers les échanges du tchat, je continuais de sourire et j’étais à la fois amusée, attendrie, touchée…

    Emue n’est pas forcément le mot. Moi je ne voyais personne. Heureusement. Je ne sais pas si ça aurait été bon pour moi. C’est juste irréel comme situation. Je décèle mieux les sentiments des stars du show biz dont les apparitions à la télé créent des crises d’hystérie. Oui j’avais peur d’être idéalisée, on sentait tellement d’attente de l’autre côté de l’écran. J’ai essayé de lui dire ce jour-là que je ne lui en avais jamais voulu, que mes parents étaient de bons parents, et qu’avoir été adoptée avait été le meilleur plan que Dieu avait eu pour moi, jusqu’à présent. Je voulais qu’il arrête de culpabiliser, mais je comprends encore difficilement que je suis sa fille.

    Ma sœur commanda une webcam et on put enfin se voir. On parla des heures entières ensemble, armées de nos dictionnaires et de nos bibles. Mon amour pour Papa et Maman s’est alors renforcé : mes sœurs n’avaient pas eu le même destin. Elles s’étaient élevées seules, dans la pauvreté. Les rapports avec leur père étaient tendus car elles ne peuvent pas oublier qu’elles ont été délaissées par un homme malheureux, rongé par l’alcool.

    Je n’étais pas prête à partir en Corée, aussi on plannifia, mes sœurs et moi-même de nous retrouver en Thaïlande. Finalement je dus annuler ce voyage pour des raisons pécuniaires.

    A suivre