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Parents - Page 2

  • Rencontre en Webcam (Episode 8)

    C’est au printemps 2006 que ma webcam fut branchée et que mon père biologique en week-end chez mes sœurs, put découvrir mon visage animé de l’autre côté de la planète. Moi je m’apprêtais à partir en déplacement professionnel, et toute pomponnée pour le travail. Je ne pouvais pas les voir car mes sœurs n’étaient pas encore équipées de la caméra. A travers les échanges du tchat, je continuais de sourire et j’étais à la fois amusée, attendrie, touchée…

    Emue n’est pas forcément le mot. Moi je ne voyais personne. Heureusement. Je ne sais pas si ça aurait été bon pour moi. C’est juste irréel comme situation. Je décèle mieux les sentiments des stars du show biz dont les apparitions à la télé créent des crises d’hystérie. Oui j’avais peur d’être idéalisée, on sentait tellement d’attente de l’autre côté de l’écran. J’ai essayé de lui dire ce jour-là que je ne lui en avais jamais voulu, que mes parents étaient de bons parents, et qu’avoir été adoptée avait été le meilleur plan que Dieu avait eu pour moi, jusqu’à présent. Je voulais qu’il arrête de culpabiliser, mais je comprends encore difficilement que je suis sa fille.

    Ma sœur commanda une webcam et on put enfin se voir. On parla des heures entières ensemble, armées de nos dictionnaires et de nos bibles. Mon amour pour Papa et Maman s’est alors renforcé : mes sœurs n’avaient pas eu le même destin. Elles s’étaient élevées seules, dans la pauvreté. Les rapports avec leur père étaient tendus car elles ne peuvent pas oublier qu’elles ont été délaissées par un homme malheureux, rongé par l’alcool.

    Je n’étais pas prête à partir en Corée, aussi on plannifia, mes sœurs et moi-même de nous retrouver en Thaïlande. Finalement je dus annuler ce voyage pour des raisons pécuniaires.

    A suivre

     

  • Quand on n'a que l'amour...(Episode 3)

    Quand vous recevez une nouvelle comme celle-ci vous prenez le temps de refermer votre bouche, pour réaliser que vous ne rêvez pas… Vous regardez votre collègue qui vous taquine en vous disant que vu votre tête, vous êtes obligée de lui montrer l’email. Vous courrez voir votre amie confidente au travail, et lorsque vous voyez qu’elle a la chair de poule, les larmes aux yeux…Là seulement, vous réalisez que ce moment n’est pas un moment comme les autres.Et vos repères se brouillent, ceux qui jalonnent votre vie.

    "Quand j’étais petite je disais à tout le monde que je venais de la Corée, où on « mange du riz et du poisson schésché ». Je ne savais pas grand-chose de ce pays, je m’y intéressais peu voire pas du tout.

    Quand j’avais 10 ans, je cachais mes yeux derrière des lunettes noires pour ne pas qu’on reconnaisse que j’étais asiatique. Si j’aimais m’habiller parfois en col mao et en robe chinoise, c’était pour cultiver ma différence physique. Mais je me suis toujours sentie mal à l’aise avec la communauté asiatique. Tout le monde sait que je ne supporte pas l’accent asiat et encore moins les asiatiques qui ne sont pas européanisés. Je sais c’est du racisme à l’envers…Je fais des efforts aujourd'hui...

    Quand nous nous promenons avec mes parents, je suis toujours étonnée de voir les gens se retourner quand j'interpelle mes parents. Evidemment on se ressemble pas. Avant j'oubliais de dire que j'étais adoptée et peu de personnes pouvaient le déceler.

    Quand je me demande si je suis coréenne j'ai envie de répondre: pas plus que si j'étais ***suédoise. Par contre, si vous me demandez si je suis africaine, pas de problème, je réponds présente!!!!"

    Alors ....

    Quand j'ai voulu parler à mes parents,  je voulais leur expliquer simplement que ça ne changerait rien à ma façon d’être, que je continuerais de les aimer de toutes les façons. Mais comment peut-on réagir sereinement quand on ne s’est jamais préparé à ce qu’un jour, cet enfant que vous avez élevé à travers les larmes et l’amour, se révèle être en réalité l’enfant également de quelqu’un d’autre ?

    A suivre...

  • C'est par sa grâce que je m'envole....(Episode 1)

     ... au pays du matin calme! Dans exactement 10 jours, je serai dans l'avion entrain de me demander si je rêve ou si je vais réellement atterrir à Séoul.En attendant je suis encore à Paris, à rassembler mes idées, mon souffle, mon énergie pour préparer ce voyage inattendu.

    C'est très personnel d'écrire un blog sur la préparation d'un voyage pour retourner dans le pays où on est né et surtout pour rencontrer sa famille biologique. Mais je me suis dit, que cette expérience pourrait profiter aussi bien à des adoptés ou non, corééns ou non.Alors voici mon histoire...

    Moi,  je vais avoir 32 ans et j'ai vécu pendant presque 30 ans sans avoir le besoin de rechercher mes origines. Je n'ai jamais, au grand jamais cherché à savoir les raisons d'un éventuel abandon, dans la mesure où je ne me suis jamais sentie abandonnée.J'ai grandi avec un papa et une maman qui m'aiment de tout leur coeur. Mes parents sont mes parents et je n'appellerai jamais personne d'autre Papa et Maman, que ceux qui m'ont élévé. J'ai beaucoup d'amour et énormément de respect pour eux.

    Fille unique, j' ai cepndant toujours espéré avoir quelque part des frères et soeurs, notamment un grand frère, cela m'a beaucoup manqué. Bizarrement je ne ressentais pas le besoin de connaître l'histoire de mes parents biologiques.

    Et pourtant en juin 2005, par un pur hasard, j'ai rencontré une jeune coréenne adoptée dans ma société. Elle avait le même âge que moi et était arrivée en France, la même année que moi en 1976. Un lien éphémère se créa, mais on se comprit rapidement. On sympathisa vite et elle me parla de ses recherches, et des déclics inconscients qui semblent se mettre en place lors de la démarche.

    Malgré une certaine réticence, mes 30 ans approchant à grands pas, je décidai alors de faire mes petites recherches sur Internet...

    Je trouvais un site qui indiquait une adresse hotmail où il suffisait d'envoyer une lettre de motivation en anglais, avec mes coordonées, les raisons de mes recherches, le nom coréen, le numéro de matricule, et la date ainsi que le lieu de naissance.

    Sans aucune conviction de recevoir une réponse, je postais alors mon email, ne pensant aucunement avoir une réponse 5 jours plus tard.

    A suivre...