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Mon histoire - Page 6

  • Le 7 Novembre 2005 (Episode 4)

    Il était hors de question pour moi de contacter ma famille biologique sans en parler à mes parents. Je savais que cela allait leur faire de la peine, et personne ne peut savoir ce que c’est d’éprouver une telle douleur…Mise à part Dieu sans doute. Je ne leur en ai pas voulu de ne pas me comprendre…J’ai respecté leur réaction et à leur demande, je ne leur en ai plus jamais parlé.

    2 mois s’écoulèrent avant de leur dire.  Il me fallut un mois supplémentaire pour me décider d’écrire à HOLT et demander de plus amples informations sur ma famille biologique. J’avais demandé à Dieu de me surprendre pour mes 30 ans et sa fidélité me remplit de reconnaissance. Une semaine avant mon anniversaire, soit exactement 2 ans auparavant, un email me parvint.

    « Chère …. Aujourd’hui j’ai pu parler à votre père. (…) » Mon père, mon père, elle est gentille la petite dame, mais ce n’est pas mon père, ce monsieur, tout aussi gentil qu’il soit. J’ai beaucoup de mal moi avec ça, mais on y reviendra plus tard.

    J’appris que la personne avait mis du temps à me répondre car mon père biologique avait déménagé loin de Séoul. Il se reposait maintenant à Namwon, à la campagne, car il avait subi une opération d’un cancer du foie. Mais il était très heureux que je m’intéresse enfin à mes racines et que je cherche à les connaître.

    Mes sœurs avaient un prénom composé comme moi qui commençait pareil. L’une avait 36 ans, l’autre 33. La dernière vivait au Cambodge et parlait parfaitement anglais.

    Ils avaient l'air de tous m'attendre mais ne souhaitaient pas me forcer à prendre contact avec eux. Ils voulaient que je prenne le temps que je souhaitais pour les contacter. Pourtant la curiosité, l'intrigue, les questions me poussèrent ce soir-là, à les contacter par téléphone.

    Une amie coréénne dont je vous reparlerai plus tard, me servit d'interprète.... On réveilla tout le monde car là-bas il était entre 4 et 6 h du matin!

    A suivre...

    Je m'arrête ici pour ce soir, car dans une semaine, je serai arrivée à Séoul...Je n'arrive pas à réaliser. Et vous?

  • Quand on n'a que l'amour...(Episode 3)

    Quand vous recevez une nouvelle comme celle-ci vous prenez le temps de refermer votre bouche, pour réaliser que vous ne rêvez pas… Vous regardez votre collègue qui vous taquine en vous disant que vu votre tête, vous êtes obligée de lui montrer l’email. Vous courrez voir votre amie confidente au travail, et lorsque vous voyez qu’elle a la chair de poule, les larmes aux yeux…Là seulement, vous réalisez que ce moment n’est pas un moment comme les autres.Et vos repères se brouillent, ceux qui jalonnent votre vie.

    "Quand j’étais petite je disais à tout le monde que je venais de la Corée, où on « mange du riz et du poisson schésché ». Je ne savais pas grand-chose de ce pays, je m’y intéressais peu voire pas du tout.

    Quand j’avais 10 ans, je cachais mes yeux derrière des lunettes noires pour ne pas qu’on reconnaisse que j’étais asiatique. Si j’aimais m’habiller parfois en col mao et en robe chinoise, c’était pour cultiver ma différence physique. Mais je me suis toujours sentie mal à l’aise avec la communauté asiatique. Tout le monde sait que je ne supporte pas l’accent asiat et encore moins les asiatiques qui ne sont pas européanisés. Je sais c’est du racisme à l’envers…Je fais des efforts aujourd'hui...

    Quand nous nous promenons avec mes parents, je suis toujours étonnée de voir les gens se retourner quand j'interpelle mes parents. Evidemment on se ressemble pas. Avant j'oubliais de dire que j'étais adoptée et peu de personnes pouvaient le déceler.

    Quand je me demande si je suis coréenne j'ai envie de répondre: pas plus que si j'étais ***suédoise. Par contre, si vous me demandez si je suis africaine, pas de problème, je réponds présente!!!!"

    Alors ....

    Quand j'ai voulu parler à mes parents,  je voulais leur expliquer simplement que ça ne changerait rien à ma façon d’être, que je continuerais de les aimer de toutes les façons. Mais comment peut-on réagir sereinement quand on ne s’est jamais préparé à ce qu’un jour, cet enfant que vous avez élevé à travers les larmes et l’amour, se révèle être en réalité l’enfant également de quelqu’un d’autre ?

    A suivre...

  • La réponse inattendue (Episode 2)

    Je ne m’attendais pas à recevoir cette réponse qui changea définitivement le cours de mon existence. Qu’on le veuille ou non c’était écrit. Mon destin avait été tracé.

    « Cher xxxx, Merci de votre demande. Blabla blabla…

    Selon votre dossier, votre père de naissance est en contact avec Holt depuis 1987 pour avoir de vos nouvelles. »

    Je relus et relus cette phrase des centaines de fois. Depuis 1987, il y a une personne que je ne connais pas qui me recherche ? J’ai ouvert une bouche qui s’allongea au fur et à mesure que je lisais l’email car je n’en revenais pas de ce que je lisais. Mon père biologique c’est ainsi que je le nomme car je ne sais pas l’appeler autrement, a contacté l’agence d’adoption coréenne, régulièrement pour expliquer quelle était sa situation familiale et dans quelles circonstances, il m’avait abandonné.

    Ma mère biologique est décédée 2 semaines après ma naissance, j’appris plus tard, qu’elle n’avait pas eu le temps d’aller à l’hôpital et que l’accouchement ne s’était pas bien passé. Dieu choisit de me faire vivre, malgré tout et je lui en suis particulièrement reconnaissante.

    Du statut de fille unique, d’un seul coup, j’appris que j’avais une demi-sœur, et une sœur. Nous avions entre 3 et 5 ans d’écart.

    Le gâteau sur la cerise fut de découvrir que mon père biologique n’était ni plombier ni planteur de riz… ni ouvrier chez Samsung… Il était pasteur…

    Pasteur en France, ça ne veut pas dire grand-chose, sauf pour une poignée de chrétiens. Environ, 0, 004% de la population, je crois. Evidemment dont je fais partie. Au moment de cette étrange découverte, cela faisait à peine 2 ans que j’étais devenue protestante.

    D’un seul coup, je n’ai plus rien compris, j’ai flotté sur un nuage pendant une semaine. Je ne savais plus qui j’étais, ce que j’avais envie de faire. Mon destin avait été tracé. Vous savez ce que ça fait quand vous découvrez que toute une famille vous attend depuis 30 ans? Tant que je n'avais pas donné signe de vie à l'agence d'adoption, on ne pouvait leur donner aucun renseignement sur moi.

    L'email se terminait en me disant qu'on pouvait me mettre en relation avec eux....La réponse venait de HOLT l'agence d'adoption coréenne dans laquelle j'avais été placée.

    A suivre...